• Du droit à l’intégrité (numérique et autres)

    Nous voterons le 18 juin, en plus de la loi climat (votez un grand oui !), sur l’inscription dans la Constitution genevoise d’un droit à l’intégrité numérique. Une proposition qualifiée ici ou là de pionnière.

    Assurément, ce nouvel article constitutionnel serait pionnier. La question est en effet sur toutes les lèvres, dans d’autres cantons et au niveau de la Confédération, où le socialiste Samuel Bendahan a justement proposé une démarche similaire (dans une version néanmoins beaucoup plus épurée et “élégante”).

    Je voterai assurément oui, mais pas sans une petite hésitation, à ce nouvel article. Il convient en effet de tempérer les ardeurs de celles et ceux qui se rengorgent de cette nouveauté genevoise, de nature avant tout déclamatoire et qui risque de nous bercer d’illusions sur le fait d’avoir traité cet enjeu fondamental de manière efficace et pertinente.

    En effet, il est nécessaire de bien comprendre ce qu’est un droit fondamental inscrit dans la Constitution. Ces droits visent avant tout la protection des individus face à l’Etat. Et n’induisent en rien de manière directe une protection contre la mainmise des GAFA, comme on a pu l’entendre, soit les géants du numérique comme Google Apple, Facebook (devenu Meta) et Amazon, ou plein d’autres “ogres” qui consomment et utilisent nos données privées de manière incontrôlée et vorace. La situation est similaire avec le droit au logement, qui figure dans notre Constitution (ou bientôt le droit à l’alimentation, si le oui l’emporte le 18 juin, comme on peut l’espérer): vous ne pourrez pas vous référer directement à de tels droits pour intenter une action en justice à l’encontre d’un propriétaire afin d’exiger un logement décent ou envers les grands distributeurs afin d’obtenir une alimentation saine et suffisante.

    On peut aussi questionner, comme l’ont fait Michael Montavon et Livio Di Tria dans cet excellent article sur le site Swissprivacy.law, le fourre-tout qu’on met dans cet article constitutionnel. Les auteurs de cet article montrent d’ailleurs bien que l’essentiel de ce que contient l’article figure en réalité déjà dans des dispositions constitutionnelles existantes. S’il est légitime d’ancrer plus fortement l’idée que l’Etat (au sens large du terme) n’a pas à stocker inutilement des données et doit être transparent et éthique sur leur usage, je regrette que cette proposition portée principalement par la droite économique, donne l’impression d’évacuer le débat tout aussi essentiel sur l’usage marchand excessif de nos données par des acteurs privés. Louis Viladent en fait d’ailleurs très bien traité dans son article paru dans le Courrier du 10 juin 2023.

    En revenant à l’exemple du droit au logement dans notre Constitution, on constate que pour devenir effectif, il s’agit pour l’Etat de concrétiser le nouvel article constitutionnel dans la loi. Le droit au logement, comme celui de la priorité à la mobilité douce approuvée en mai 2011, n’ont pas vraiment été mis en œuvre. Il faut des lois d’application qui font ensuite l’objet d’une jurisprudence claire et, bien sûr, une société civile active, si veut que des droits constitutionnels s’appliquent. Actuellement, les autorités cantonales disposeraient déjà du cadre constitutionnel pour agir de manière plus engagée face à l’accaparement des données, à la protection de la vie privée, etc.

    Gageons que la conjonction d’une votation populaire gagnée et surtout l’arrivée de la Conseillère d’Etat Carole-Anne Kast à la tête du numérique de l’Etat, permettront de donner une nouvelle impulsion pour un numérique plus responsable, inclusif et durable !

    Ville de Genève - transition numérique

  • La culture, créatrice de tant de valeurs

    Le 25 avril dernier, nous avons organisé, avec le Zurich Centre for Creatives Economies (ZCCE) de l’Université des Arts de Zurich (ZHdK), un symposium pour explorer les empreintes créatives de la culture sur la Cité, sous-titre: « La culture au carrefour de la transition et de l’innovation ». Un événement qui s’inscrivait dans une démarche initiée déjà dès 2014, avec la volonté de montrer l’importance de la culture pour la vie de la cité, dans ses dimensions de sens, de partage, de qualité de vie, mais aussi économique. Une approche taboue qui avait suscité des remous à l’époque (à droite comme à gauche !) mais qui semble beaucoup plus naturelle aujourd’hui. Je m’en réjouis !

    Pour revenir au symposium du 25 avril, nous avons eu la chance de partager une passionnante journée de dialogue autour du thème de l’économie culturelle et créative. Celle-ci a rassemblée à la Comédie de Genève des intervenantes & intervenants de qualité et un public de près 150 personnes!

    Le thème de l’économie culturelle et créative est vaste. Il déborde largement des impacts économiques de la culture – même si, à Genève, leur poids est considérable puisque le domaine culturel représente 5.7% des emplois recensés dans le canton et une valeur ajoutée brute de 2.3 milliards de francs, soit 4.4% de l’économie cantonale. La culture a en effet un impact sur la créativité, la qualité de vie, le lien social, la santé, l’innovation, la citoyenneté, etc. et est donc créatrice de valeurs, au pluriel ! Ma vision de l’économie culturelle et créative rejoint par-là celle de l’économiste Françoise Benhamou pour qui la créativité est devenue la matière première la plus précieuse des économies contemporaines. Je suis convaincu que la culture peut et même doit participer au renouvellement de notre tissu urbain, face aux grands défis de notre temps que sont l’urgence climatique et le vivre-ensemble. Nombreuses sont d’ailleurs les études récentes qui soulignent que les activités, services et biens produits par les écosystèmes créatifs et culturels participent aussi de manière indéniable au bien-être de la population, tant sur le plan psychique que physique.

    D’ailleurs, la Confédération, à son niveau, dispose d’éléments culturels et institutionnels qui font partie intégrante de son système d’innovation qui est largement reconnu à l’international ; nous devons œuvrer à leur meilleure reconnaissance – et ce à toutes les échelles.

    Lorsque je me suis emparé de ce sujet il y a une dizaine d’années, les données chiffrées étaient rares et lacunaires. Et face à ces approches économiques, comme évoqué plus haut, la critique de marchandisation de la culture assez virulente. Aujourd’hui, grâce notamment à une première étude mandatée par la Ville et le Canton à la Haute Ecole de gestion sur le «poids» de l’économie culturelle et créative à Genève – étude publiée en 2017 – et à d’autres actions menées autour des industries créatives, des métiers d’art et j’en passe, se dessine un consensus large sur l’importance du secteur pour Genève.

    D’ici la fin du mois de juin, nous présenterons une étude à la fois qualitative et quantitative conduite par l’équipe de recherche du ZCCE (Christoph Weckerle, Frédéric Martel, Roman Page). Les résultats de ce travail constitueront pour la Ville de Genève les fondements d’un plan d’action pour l’économie culturelle et créative genevoise.

    Quelque 10 ans après les premières réflexions menées sur cette thématique, je suis persuadé, plus que jamais, de son importance, au-delà bien évidemment de la valeur intrinsèque de l’offre culturelle. Pourquoi? Parce que, dans le climat d’urgence sociale et environnementale qui est le nôtre, nos sociétés doivent se réinventer à grande vitesse et que, pour cela, les secteurs de l’économie culturelle et créative sont de formidables moteurs!

    C’est donc avec certaine impatience que je me réjouis de partager avec vous, fin juin, les prochains jalons que nous poserons afin de contribuer à la prospérité et du développement de notre cité, de manière équitable et durable.

    Sami Kanaan

  • Loi sur l’e-ID: la direction est bonne

    Ce mercredi, le Conseil administratif de la Ville de Genève a validé ma proposition de prise position dans le cadre de la consultation organisée par par l’UVS auprès de ses membres concernant la future loi sur l’e-ID, établissant les bases légales nécessaires à la mise en place et l’utilisation d’une identité électronique reconnue par les administrations suisses. Globalement, la Ville de Genève salue la rapidité avec laquelle le Conseil fédéral a su rebondir après l’échec en votation en mars 2021, s’agissant d’un élément important d’accès aux prestations publiques numériques. Un certain nombre de points importants mériteront néanmoins encore un travail important.

    La Ville salue tout d’abord les choix effectués pour cette nouvelle mouture, à savoir une approche de l’identité auto-souveraine (self sovereign identity, soit une approche où l’individu doit pouvoir contrôler et gérer son identité numérique, sans l’intervention d’une autorité administrative tierce), une infrastructure de confiance gérée directement par la Confédération, le respect de la vie privée dès la conception (privacy by design), la volonté de limitation des flux de données nécessaires (principe d’économie des données) et un enregistrement décentralisé des données. Des éléments qui tiennent compte des craintes exprimées en mars 2022 par la population comme par le Conseil administratif.
    Enfin, l’exécutif municipal relève en particulier le souci d’interopérabilité avec les systèmes européens, éléments important pour une ville comme Genève, centre d’un bassin transfrontalier d’un million d’habitant-e-s.

    Néanmoins, il convient également de mettre en avant des points de vigilance importants:

    • l’e-ID proposée s’adresse uniquement aux personnes de nationalité Suisse ou disposant d’un permis valable. Ce qui exclut de facto les résident-es sans-papier, ou les touristes, deux groupes importants pour les villes suisses. Il s’agira donc en particulier d’inclure une solution à destination de ces habitant-es par exempte pour des démarches en lien avec la scolarisation des enfants ou l’inscription aux activités parascolaires (GIAP, actuellement via les e-Démarches genevoises). Sans quoi, chaque commune devra assurer le maintien d’une identité numérique « parallèle » qui permette l’accès aux prestations municipales.
    • la pérennité des identités numériques cantonales vérifiées (ex : comptes e-Démarches à Genève) utilisées actuellement par une partie de nos démarches en ligne pourrait être remise en cause. Ce point devra être anticipé et discuté en amont avec les cantons et les communes.
    • l’e-ID proposée s’adresse uniquement aux personnes physiques et non aux personnes morales. Ce qui est cohérent avec son objectif de suppléer à une carte d’identité physique dans le monde virtuel. Ceci pose néanmoins des interrogations quant à son utilisation par les entreprises et autres associations. A titre de comparaison, l’identité cantonale genevoise actuelle permet une utilisation par une
      personne physique représentant des personnes morales en créant un lien avec le registre des entreprises genevoises (REG). Là aussi, un point à anticiper en amont de la finalisation de la loi.
    • la dernière interrogation concerne la répartition des compétences entre la Confédération, les autorités cantonales/communales et secteur privé concernant les rôles d’émetteurs et de vérificateurs. A titre d’exemple, le Canton de Genève pourrait-il devenir émetteur d’une e-ID suisse ou encore la Ville de Genève proposant une démarche en ligne devient elle vérificateur avec une obligation de s’annoncer auprès de la Confédération ? Des précisions qu’il convient d’inclure dans l’exposé des motifs de la future loi.

    En conclusion, la Ville de Genève se positionne favorablement sur cette nouvelle proposition de loi, mais elle tient à relever des points de vigilance importants qui méritent des discussions de fond. A nous de nous impliquer maintenant pour trouver les solutions idoines. La Ville de Genève le fera notamment dans le cadre son implication au sein de l’Administration Numérique Suisse (ANS). Ces développements et les points de vigilances relevés par la Ville s’inscrivent d’ailleurs dans le prolongement de la politique de transition numérique (PolNum: www.geneve.ch/geneve_numerique ) mise en place par la Ville et articulée autour de quatre piliers que sont un numérique responsable (écologique & éthique), inclusif, innovant & créatif.

    => Communiqué du Conseil administratif du 7 septembre 2022

  • Bien plus que la loi sur le cinéma : un choix de société !

    Dernier rappel avant dimanche : nous voterons sur une révision de la loi sur le cinéma (LCin). Une proposition qui n’aurait jamais dû s’appeler « Lex Netflix », car ce n’est pas le sujet, et qui dépasse en réalité largement le domaine du soutien aux productions cinématographiques, car elle est emblématique de la manière dont le numérique influence la redistribution des richesses.

    En quelques mots : nous votons sur la révision de la LCin, en y incluant, pour faire court, une obligation pour les entreprises qui diffusent du contenu (et des publicités ciblées sur la Suisse) sur les réseaux numériques d’investir 4% de leur chiffre d’affaire dans des séries et films suisses (ou co-produits en Suisse). Une obligation similaire à celle déjà existante pour les entreprises suisses et notamment la SSR (l’UDC devrait donc s’en réjouir…) et qui concerne donc également les opérateurs pour la téléphonie et internet qui diffusent des contenus (films, séries, jeux, etc.).

    Au-delà du fait qu’il s’agisse – argutie argumentative – d’une taxe ou non (à mon sens non, les entreprises investissent en Suisse et retirent des profits de leurs productions comme elles le feraient n’importe où), j’aimerais rappeler un élément : nous sommes là typiquement face à une situation ou des entreprises multinationales basées à l’étranger génèrent des bénéfices, notamment en ponctionnant nos données privées pour vendre de la pub, et ne contribuent en rien au bien commun de là où elles tirent leurs bénéfices. De plus, la révision de la LCin contribue à l’emploi en Suisse, en générant des recettes pour des projets ancrés en Suisse dans des métiers divers qui ont beaucoup souffert de la crise Covid, et contribue à développer la compétitivité de la production culturelle aussi en Suisse même et à l’étranger, en renforçant leur diffusion et leur visibilité, et donc le rayonnement de notre pays. Ceci est bienvenu afin de ne pas miser seulement sur le chocolat et les montres (même si j’adore le chocolat et respecte la beauté de nos produits horlogers !). Cette étude de Ernst & Young de 2019 l’avait bien montré: pour 1 franc investi, c’est 3.1 francs qui reviennent à l’économie suisse !

    Le processus est en réalité exactement le même que pour les GAFA (Google, Facebook, Amazon, etc.), que tout le monde politique, y compris à droite, fait semblant de critiquer. Pourtant, lorsqu’une proposition concrète est sur la table, l’UDC, une partie du PLR et surtout les Verts Libéraux la refusent.

    Car cette LCin n’est en réalité pas en lien avec un développement récent type Netflix. On peut même dire que la plateforme américaine investit plutôt plus que d’autres dans le cinéma. C’est un problème qui remonte à… 2001 (si si : https://www.letemps.ch/no-section/pub-suisse-m6-presse-publicitaires-doutent-discours-alarmiste-tsr ). A ce moment, la chaîne privée française M6 décide de diffuser son contenu standard en Suisse, mais en proposant l’achat de fenêtres publicitaires ciblées sur le public suisse. La RTS (TSR à l’époque) était-elle alarmiste ou précurseuse ?

    Aujourd’hui, si le PLR, l’UDC et les Verts libéraux s’opposent à cette révision de la Loi sur le cinéma au mépris de toutes leurs grandes déclarations de patriotisme économique, c’est parce qu’ils entendent bien ne pas s’arrêter au cinéma, et s’opposer à une plus juste contribution des entreprises, là où elles créent de la valeur, de même qu’ils se préparent au démantèlement de la SSR, pilier vital pour notre pays fédéraliste , plurilingue et pluriculturel. Nous votons donc véritablement sur un enjeu de société plus large et je vous encourage vivement à rappeler l’importance de celui-ci autour de vous !révision de la loi sur le cinéma - LCin

  • Soutien aux médias : pourquoi au fond ?  

    Nous voterons les 13 février sur un paquet de mesures de soutien aux médias. Un ensemble de mesures indispensables pour garantir une information diversifiée, pluraliste et de qualité, alors que notre contexte démocratique est de plus en plus malmené par la propagation rapide de fake news, la concentration croissante des médias entre les mains de quelques magnats aux motivations troubles, comme en Angleterre ou en France, et des opérations construites de manipulation politique ou économique via les réseaux sociaux (USA, Brésil, Angleterre, etc.).

    On entend la critique que ces mesures de soutien aux médias seraient aussi accordées aux titres des plus grands groupes (les « milliardaires zurichois »). Face à cet argument, en apparence porté par quelques personnes de gauche mais échafaudé et promu à coup de millions surtout par l’UDC alémanique, il faut partir d’un constat objectif : qui y gagnerait ? Qui y perdrait ?

    Ce sont très clairement les plus petits médias qui seraient menacés en cas de refus, les gros pouvant se passer de cette aide (en coupant régulièrement dans les ressources journalistiques néanmoins). Mais surtout, il serait extrêmement compliqué de limiter une aide aux « petits médias ». On l’a constaté à Genève avec le projet de loi élaboré par la députée socialiste Caroline Marti qui proposait de créer une fondation de soutien aux médias à structure associative sans but lucratif. Malgré son caractère idéal, ce projet a été balayé largement par le Grand Conseil, celui-ci considérant qu’il s’agissait en gros de soutenir Le Courrier et n’a donc pas trouvé de majorité politique. Mais même au-delà de l’équilibre politique de ce qui est réalisable, on sait, comme le mentionnait Philippe Bach dans son éditorial du 20 janvier, que les grands groupes de médias sont construits avec une « structure en holding leur [permettant] si nécessaire d’éluder tout mécanisme qui verrait cette aide être réservée aux petits journaux ».

    D’une manière plus générale, il faut revenir à la question de fond : pourquoi devrait-on apporter un soutien accru aux médias (sachant qu’un tel soutien est déjà accordé depuis bientôt un siècle) ? Ne pourrait-on pas, comme dans d’autres domaines, assurer un service public (la SSR et certaines TVs locales) et laisser le reste de l’activité au marché ?

    Clairement non. D’une part car l’information journalistique n’est pas une marchandise comme une autre. Elle nécessite de la pluralité et la possibilité d’être partagée largement, car c’est un ingrédient indispensable à notre vie démocratique en commun. Économiquement, et on en arrive au 2ème élément, cette activité des médias constitue une externalité positive, qui n’est donc pas assumée directement par le marché. Apporter un soutien à cette activité revient à soutenir une plus-value pour l’ensemble de notre société. Il ne s’agit donc pas de soutenir quelques entreprises, mais d’appuyer sur la base de conditions générales une activité qui bénéficie à toutes et tous.

    Par ailleurs, on entend souvent aussi que ces mesures de soutien entraîneraient une perte d’indépendance… Cet argument est particulièrement hypocrite. Les médias doivent en général et en permanence gérer toutes sortes de tentatives de prise d’influence plus ou moins assumées, que ce soit pour des raisons politiques, économiques, idéologiques, réputationnelles, etc. Ce paquet apporte au contraire un garant supplémentaire d’indépendance et de transparence !

    Aujourd’hui, nous devons adapter le soutien fédéral existant, car cette activité des médias a vécu et vit encore une période de rupture sociétale et technologique, dont on sait historiquement d’ailleurs, que ça correspond à des moments de concentrations importantes des outils de production, et donc de perte de diversité. Si l’on souhaite conserver cette diversité si importante pour notre vie en commun dans un pays comme la Suisse composé de régions, de langues, de culture et de religions différentes, nous devons assurer la mise à jour de notre soutien public. Voulons-nous sinon que la principale source d’information en Suisse soit basée sur le magma des réseaux sociaux, lourdement manipulés par des algorithmes douteux conçus par les géants du numérique basés aux Etats-Unis ? L’UDC devrait soutenir activement ces aides si elle prétend s’engager pour la Suisse!

    Ce pack d’aide aux médias s’adapte donc à son époque, en soutenant notamment les médias en ligne, qui n’existaient pas au siècle passé, lorsqu’a été créé le soutien au portage postal. Il ajoute également un soutien à la formation et à la formation continue des journalistes, dont le métier évolue de manière hyperrapide et nécessite un renouvellement important des compétences, comme beaucoup de métiers face à la transition numérique.

    Il apporte enfin également un soutien bienvenu aux radios et médias locaux, dans les régions, ainsi qu’aux agences de presse, qui jouent un rôle essentiel face à la rapidité actuelle de l’information.

    Vous aurez compris que je vous encourage vivement à voter OUI à ce paquet de mesures de soutien aux médias, que vous soyez de gauche, de droite ou d’ailleurs. Il en va de notre démocratie et de notre pluralité helvétique.

    aide aux médias vs fake newsaide aux médias - votation du 13 février

Sami Kanaan est Maire de Genève 2014-2015, 2018-2019 et 2020-2021, Conseiller administratif en charge du Département de la culture et du sport, puis de la culture et du numérique, Président de la Commission fédérale pour l’enfance et la jeunesse, Vice-président de l’Union des villes suisses et Président de l’Union des villes genevoises.

suite…

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